L’amiante dans le bâtiment : identification, risques et précautions

1. Présence de l’amiante dans les matériaux de construction

L’amiante était incorporé à de nombreux produits du bâtiment. Voici les principales catégories et leurs caractéristiques :

1.1 Amiante-ciment (avant 1997) et fibro-ciment (après 1997)

L’amiante-ciment était l’un des matériaux les plus répandus contenant de l’amiante. Il était utilisé pour :

• Les plaques ondulées de toiture (dépôts, hangars agricoles, usines) : couleur gris clair, surface rigide et légèrement poreuse.
• Les bardages extérieurs : souvent gris ou beige, aspect légèrement rugueux.
• Les conduits de ventilation et descentes d’eau pluviale : tubes rigides gris, parfois peints.
• Les coffrages perdus et gaines techniques : plaques rigides utilisées pour protéger des installations électriques et de plomberie.

Après 1997, l’amiante a été remplacé par d’autres fibres synthétiques (PVA, cellulose), et ces matériaux sont aujourd’hui désignés sous le nom de fibro-ciment que l’on peut confondre mais qui ne contient plus d’amiante.

1.2 Enduits, peintures et flocages isolants

• Flocage d’isolation thermique et coupe-feu (parkings souterrains, sous-sols d’immeubles) : aspect fibreux, couleur blanche à grisâtre.
• Enduits projetés sur les murs et plafonds : souvent granuleux, blanc cassé, beige ou gris, utilisés pour isoler thermiquement ou acoustiquement.
• Peintures et crépis : intégration d’amiante pour améliorer l’adhérence et la résistance au feu.

1.3 Revêtements de sol et colles amiantées

• Dalles vinyle-amiante (DVA) : utilisées dans les bureaux, écoles, hôpitaux, avec une finition brillante et souvent marbrée.
• Sous-couches en feutre bitumineux : présentes sous certains parquets et moquettes, noires ou brunes, avec une odeur caractéristique.
• Colles de carrelage et de sols souples : noirâtres ou gris foncé, devenant cassantes avec le temps.

1.4 Joints, cartons et papiers isolants

• Joints de chaudières et de tuyauteries : gris foncé, résistants à la chaleur.
• Cartons et papiers d’isolation : utilisés derrière les radiateurs ou autour des conduits de cheminée.
• Joints de dilatation dans les bâtiments industriels : souples au départ, ils durcissent avec le temps.

1.5 Matériaux divers

• Bacs et plaques sous toiture : souvent présents sous les tuiles.
• Boîtiers électriques : certains anciens modèles sont renforcés avec de l’amiante pour éviter la propagation du feu.
• Gaines d’aération : conduits rigides en amiante-ciment contenant de l’amiante avant 1997.

L’amiante est dangereux lorsqu’il est friable et libère des fibres dans l’air. Lors de travaux, le perçage, la découpe ou la démolition peuvent provoquer une dispersion importante. L’inhalation de fibres peut entraîner :

• L’asbestose : fibrose pulmonaire progressive due à l’accumulation de fibres.
• Le mésothéliome : cancer de la plèvre, souvent diagnostiqué plusieurs décennies après l’exposition.
• Le cancer du poumon : particulièrement fréquent chez les fumeurs exposés à l’amiante.

Métiers les plus exposés

• Travailleurs du bâtiment (plombiers, électriciens, couvreurs, maçons).
• Agents de maintenance et techniciens en rénovation.
• Professionnels du désamiantage.

3.1 Identification visuelle et présomption d’amiante

Même si certaines caractéristiques (couleur, texture, rigidité) peuvent alerter, seule une analyse en laboratoire permet de confirmer la présence d’amiante.

3.2 Diagnostic amiante obligatoire

Avant toute vente ou rénovation d’un bâtiment construit avant juillet 1997, un diagnostic amiante doit être réalisé par un professionnel certifié. Ce diagnostic vise à repérer les matériaux à risque et à établir un rapport détaillé.

3.3 Tests en laboratoire

Un échantillon du matériau suspecté est prélevé dans des conditions sécurisées et analysé par microscopie électronique.