Le coût de ces chutes et la durée des arrêts prescrits sont également supérieurs :

• 4 400 euros versus 3 500 et 3 600 euros pour les autres types de chute ;
• 83 jours d’arrêt en moyenne versus 73 jours pour l’ensemble des chutes.

Les séquelles en sont enfin plus sévères : les chutes de hauteur, qui constituent 5 % des AT, entraînent 10 % des IP les plus graves.

Les travaux sur toiture, impliquant des professions comme les charpentiers, couvreurs, zingueurs et ramoneurs, sont classés parmi les plus dangereux. Outre le risque de chute, les travailleurs peuvent être exposés à des risques mécaniques (chute d’outils) et chimiques (en cas d’intervention sur des matériaux amiantés).

Hiérarchie des Moyens de Prévention des Chutes

L’approche de prévention doit englober divers aspects, de l’organisation des tâches aux dispositifs individuels de protection.

ORGANISATION DES TÂCHES

Privilégiez le travail au sol lorsque possible pour réduire le risque. L’organisation du chantier est clé dans le dispositif. Tout ce qui peut être fait au sol doit l’être.

ÉVALUATION DES RISQUES

En tant que responsable de chantier, il faut faire une évaluation précise des risques de chute pour pour pouvoir l’anticiper et déployer la bonne solution.

PROTECTIONS COLLECTIVES PERMANENTES

Installez des protections collectives permanentes sur les ouvrages concernés. Priorisez les moyens collectifs sur les dispositifs individuels en tenant compte de l’évolution technique.

FORMATION ET INFORMATION

Formez et informez les travailleurs sur l’évaluation des risques et l’utilisation des moyens de prévention des chutes.

 DISPOSITIFS COLLECTIFS DE PROTECTION

Ces installations, telles que les garde-corps et les filets anti-chutes, éliminent les risques de chute.

Les filets anti-chutes sont très efficaces s’ils sont correctement installés et accompagnés des bons EPI. Ils doivent respecter la norme NF EN 1263-1.

DISPOSITIFS INDIVIDUELS DE PROTECTION

Lorsque les protections collectives ne peuvent être mises en œuvre, équipez individuellement les travailleurs de dispositifs d’arrêt de chute pour les interventions en hauteur.

Systèmes d’Arrêt de Chute

Un système d’arrêt de chute a pour objectif d’arrêter la chute en cours, d’empêcher l’impact au sol ou contre des obstacles, et de permettre la suspension de l’opérateur après l’arrêt; Un système d’arrêt de chute se compose de trois éléments essentiels :

• Point d’Ancrage Fiable
• Harnais Antichute
• Élément de Liaison Limitant l’Impact

HARNAIS ANTICHUTE

Le harnais est conçu pour arrêter les chutes. Il est composé de sangles, boucles et autres éléments assurant la préhension du corps.

ÉLÉMENTS DE LIAISON

Différents types d’éléments de liaison existent, tels que :

• La longe, constituée d’un matériau souple avec connecteurs aux extrémités.
• L’antichute mobile sur support d’assurage rigide, intégré à des échelles ou à des barreaux d’ascension.
• L’antichute mobile sur support d’assurage flexible, comprenant un support d’assurage flexible, un antichute mobile à blocage automatique et une longe avec absorbeur d’énergie.

Assurez-vous que l’assemblage du système d’arrêt de chute est adapté à la position de l’utilisateur par rapport à l’ancrage, à la nature du travail, aux possibilités de sauvetage et aux ancrages disponibles.

En suivant cette hiérarchie de prévention et en comprenant les systèmes d’arrêt de chute, vous contribuez activement à la sécurité des travailleurs en réduisant les risques liés aux chutes de hauteur.

Cadre Législatif

Les interventions en hauteur, qu’elles se déroulent sur échafaudage, toiture ou échelle, sont réglementées par plusieurs textes définissant les comportements, équipements et mesures de sécurité nécessaires.

L’article L 4121-1 à 5 du Code du Travail est fondamental, précisant les modalités d’intervention pour garantir la sécurité et la santé des travailleurs.

L’article R 233-13 régit l’utilisation de moyens techniques comme échafaudages, monte-charges et garde-corps.

L’article L 4224 et ses alinéas détaillent les dispositions spécifiques à mettre en place en fonction de la configuration du chantier et de la zone de travail.

D’autres articles tels que L 4323-61, L 4323-62, L 4323-65, L 4323-66, L 4323-69, L 4323-80, L 4532-95 et L 4532-96 du Code du Travail, ainsi que divers arrêtés (comme celui du 21/12/2004) imposent des contrôles d’équipements, matériels et normes pour l’outillage et l’infrastructure durant les travaux.

L’article 4323-95 du Code du Travail exige le port obligatoire d’EPI tels que chaussures de sécurité, casques, visières, casques anti-bruit et lunettes de protection pour protéger les travailleurs.